Les Droits des Femmes malmenés par la nouvelle municipalité

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Intervention lors du Conseil municipal du 23 février 2021

Monsieur le maire, 

Je tenais tout d’abord à saluer le fait que vous avez tenu votre engagement de confier la commission des finances à un membre de l’opposition. En tant que président de cette commission, qui traite également des ressources humaines et de l’égalité femmes-hommes, je serai force de proposition. J’ai d’ailleurs proposé lors de la dernière réunion de la commission qu’une réunion spécifique sur l’égalité entre la majorité et les oppositions puisse être organisée rapidement, tant les questions ont été nombreuses sur ce sujet. Je constate malheureusement aujourd’hui que votre plan d’action dans ce domaine a été décidé sans concertation avec les oppositions, puisque il vient de nous être présenté, et alors même qu’il ne figurait pas à l’ordre du jour du conseil municipal, et que nous n’avons reçu aucune information préalable à ce sujet, ce qui est contraire au droit d’information des élus. Il y a un vrai problème de méthode qui démontre le peu de respect que vous avez des élus d’oppositions.

Puisque le rapport sur l’égalité femme-homme qui était inscrit à l’ordre du jour n’a pas été présenté, je vais en donner quelques éléments, qui soulignent l’engagement indéfectible de l’ancienne majorité dans ce domaine, qui s’est accentué lorsque Nicolas Florian est devenu maire. Je relèverai trois éléments. Tout d’abord un budget consacré à l’égalité femmes-hommes de 228 750 euros en 2019, soit une augmentation de 47% par rapport à 2018. Ensuite, il a une baisse des inégalités de salaires entre homme et femme qui passent de 11% à 10,4%. Ce résultat est très encourageant, tant les efforts dans ce domaine sont long à porter leurs fruits. La ville de Rennes par exemple qui travaille sur le sujet depuis 20 ans a réussi à faire baisser les inégalités salariales à 7%. Enfin, nous avons obtenu le label égalité professionnelle femmes-hommes de l’AFNOR.

Par contre, je suis assez interrogatif quant à  l’action de la nouvelle majorité dans ce domaine et globalement dans celui de la lutte contre les discriminations. Si la présentation du rapport sur l’égalité femmes-hommes est une obligation légale, il n’en est pas de même pour les autres discriminations, qu’il ne faut pas oublier. Tous les ans, je profitais donc de ce rapport pour présenter un point d’étape du plan de lutte contre les discriminations (PLCD), qui comportait 69 actions en matière de logement, d’emploi, de service public et de services privés. Or cette année, il n’y a que le rapport sur l’égalité femmes-hommes. Avez-vous abandonné le PLCD, qui est également une obligation légale au regard du contrat de ville ? 

En outre, je n’ai vu passer aucun appel à projets pour la Semaine des droits des Femmes qui se déroule tous les ans autour du 8 mars : certes on ne peut pas faire de réunion ou de conférence dans le contexte actuel, mais il reste tout le champ de la sensibilisation sur internet et par voie d’affichage notamment. Et ce d’autant plus que le contexte actuel est un terreau favorable aux violences faites aux femmes. Je n’ai pas bien compris si vous alliez supprimer cet évènement, au motif de vouloir faire la Semaine des droits des femmes toute l’année. Je crois que vous confondez les actions de fond et la nécessaire sensibilisation, qui est beaucoup plus visible lorsqu’elle s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale des Droits des Femmes.

Enfin, j’ai sous les yeux le communiqué des syndicats du CCAS qui ont appelé à la grève le 11 février dernier au motif que les congés maternité n’étaient pas remplacés, comme le mentionne le dernier audit de l’AFNOR. Je dois avouer que je suis extrêmement inquiet, car si les femmes qui partent en congé maternité ne sont plus remplacées, les dossiers qu’elles traitent seront alors redistribués à leurs collègues, et elles auront du mal à retrouver leur place à leur retour, impactant de fait leur carrière. C’est un principe fondamental pour favoriser le retour dans l’emploi des femmes ayant eu un congé maternité que de les remplacer. C’est aussi un des critères pour le maintien du Label de l’AFNOR. J’aimerais donc savoir ce que vous allez faire pour remédier à cela, et obtenir le rapport d’audit de l’AFNOR.

Un des visuels da campagne contre le harcèlement et les agressions sexistes diffusée à Bordeaux autour du 8 mars 2020

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