Psychotrauma et radicalisation

Le Centre d’Action et de Prévention contre la Radicalisation des Individus CAPRI et le Centre d’Accueil Spécialisé dans le Repérage et le Traitement des Traumatismes psychiques CASPERTT sont signé le 9 décembre un partenariat pour permettre la prise en charge des psychotraumatismes chez les individus en voie de radicalisation. Cette collaboration permettra de mettre en place un réseau régional de psychologues et de psychiatres en capacité d’assurer une prise en charge sur tout le territoire. Une première en France.

Constatant que de nombreux individus suivis avaient subi des psycho-traumatismes, le CAPRI a proposé au CASPERTT, un partenariat qui vise à accompagner l’équipe du CAPRI dans l’analyse de situations complexes en lien avec des psychotraumatismes chez les personnes suivies, et à proposer une prise en charge complémentaire le cas échéant.

Ce partenariat permettra également d’assurer un appui à la mise en place d’un réseau régional d’intervenants dans le champ de la santé mentale, et de créer des outils à destination des professionnels de santé, dans le cadre d’un financement de l’Agence Régionale de Santé.

Parallèlement, l’équipe du CAPRI assurera une sensibilisation des équipes du CASPERTT aux facteurs de fragilité psychique pouvant amener à la radicalisation.

Prise en charge des traumatismes et prévention de la radicalisation des individus

Le processus de radicalisation est un phénomène complexe, d’origine multifactorielle, pour lequel on ne retrouve pas de définition faisant l’unanimité, et dont les modèles de conceptualisation ne font pas consensus. 

Différentes sociétés savantes telles que l’European Society for Traumatic Stress Studies (ESTSS) et le Radicalisation Awareness Network de l’Union Européenne (RAN) tentent d’expliquer de quelle manière traumatisation et radicalisation pourraient être mises en lien, afin de renforcer la prévention et le champ de recherche sur ce sujet.  

Selon le RAN, le concept de réponse au stress traumatique continu devrait être reconnu, le traumatisme n’étant pas seulement « un événement du passé » mais un événement affectant également le présent et le futur de l’individu, et ayant un impact sur sa trajectoire identitaire. 

Ses modalités de prévention vont consister en une approche pluraliste et holistique, incluant le repérage précoce d’une symptomatologie de type « trauma complexe », chez les personnes en voie de radicalisation, ainsi que leur prise en charge complémentaire le cas échéant. 

Le CAPRI pourra s’appuyer sur l’expertise du CASPERTT en matière de prise en charge du traumatisme psychique, pour la mise en œuvre d’un réseau régional d’intervenants en santé mentale sur la thématique de la radicalisation, financé par l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine. 

Modalités de prise en charge au CASPERTT

Le repérage des antécédents de vécu d’événements adverses dans le parcours des personnes suivies par le CAPRI, et leur éventuelle prise en charge complémentaire par le CASPERTT apparaît donc pertinente. 

Le CASPERTT a la particularité de proposer des modalités de thérapies innovantes, dont le modèle TIM-E, qui mobilise les nouvelles technologies avec des séances en réalité virtuelle

TIM-E prend en compte la dimension identitaire de l’individu. Ce modèle cible les « mémoires » de la personne et reconsidère sa problématique en termes de « besoins » ayant un impact négatif sur sa vie. Il permet de définir l’individu d’un point de vue identitaire, en jouant sur ses enjeux motivationnels et en le projetant vers des objectifs futurs.  Ce modèle fait l’objet d’un travail de recherche, dont les premiers résultats ont été présentés au 16eme Congrès Européen de l’ESTSS en 2019.

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