Pour des villes plus justes et plus sûres

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IMG_5784.jpgLe 14 mai à Liège, l’assemblée générale du Forum européen pour la sécurité urbaine a acté la mise en place d’un groupe de travail sur les violences discriminatoires. Son pilotage a été confié aux villes de Vienne et Bordeaux. Cette nouvelle instance vise à favoriser un changement de paradigme chez les décideurs locaux et nationaux, en intégrant la question des droits humains dans les programmes de sécurité urbaine et de prévention de la délinquance.

Les grandes villes, perçues comme protectrices, abritent différents groupent susceptibles d’êtres discriminés ou rejetés. Havres de paix présumés, elles sont pourtant soumises à différentes tensions du fait de la croissance urbaine rapide, des politiques de peuplement ou encore des discours de haine qui sévissent dans tous les pays.

Migrants, minorités sexuelles ou religieuses, sans-abris, personnes en situation de prostitution, autant d’individus susceptibles d’être victimes de violences du fait de leur identité ou de leur condition. Les comportements intolérants et discriminatoires dont sont victimes ces minorités peuvent dégénérer en actes violents, constitutifs de crimes de délits, dénommé « violences discriminatoires ».

Ces violences favorisent la polarisation de la société en créant un profond sentiment de peur, d’insécurité et de méfiance au sein des différentes minorités. Leur impact est extrêmement négatif en matière de coexistence pacifique et de cohésion sociale. Elles constituent une menace pour les droits humains, et pour la sécurité urbaine.

IMG_5780.jpgPrévenir les violences discriminatoires concoure donc directement au sentiment de sécurité dans la ville, et doit donc être intégré dans les politiques de lutte contre la délinquance. Le Conseil de l’Europe indiquait d’ailleurs en février dernier que la paix, la sécurité, les droits humains et le développement sont inséparables et se renforcent mutuellement.

Les villes constituent l’échelon idéal pour la mise en œuvre des politiques de sécurité urbaine. Elles ont un rôle majeur en matière de cohésion sociale, et de prévention, notamment de la délinquance, et sont des interlocuteurs de proximité pour les acteurs de la sécurité publique. On constate d’ailleurs que les politiques de lutte contre les discriminations partent plutôt, en Europe, dans grandes villes que des Gouvernements. Les villes constituent donc le meilleur pour lutter contre les violences discriminatoires au travers des politiques de sécurité urbaines.

L’objectif du groupe de travail sera de sensibiliser les décideurs et les praticiens à l’importance de développer des politiques de sécurité inclusives qui intègrent les droits humains. Plutôt qu’une approche spécifique dans des politiques autonome, l’enjeu est d’intégrer, petit à petit, les droits humains dans l’ensemble des politiques de droit commun. Sortir des logiques sectorielles permet, par une approche transversale de la lutte contre les discriminations et contre la haine, une mobilisation la plus large, pour une efficacité renforcée.

IMG_5778.jpgFidèle à sa politique, le Forum européen pour la sécurité urbaine entend pour se faire développer les échanges de bonnes pratiques au niveau international notamment en ce qui concerne le problème de sous-déclaration des violences, la participation des groupes minoritaires à la définition des politiques de sécurité urbaine, et la prévention précoce auprès des enfants et des jeunes.

Comme le disent les jeunes bordelais dans leur film sur la sécurité urbaine a été projeté pendant l’assemblée générale du Forum (photos) « Pas de liberté sans sécurité. Pas de démocratie sans liberté ».

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