Cérémonie d’accueil dans la citoyenneté des nouveaux naturalisés

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Discours prononcé le 8 octobre à l’Hôtel de Ville

 Bonjour à toutes et tous,

Je suis Marik Fetouh, et je suis adjoint au maire, en charge de l’égalité et de la citoyenneté, et je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui à l’Hôtel de Ville, au nom d’Alain Juppé, pour cette cérémonie en l’honneur de votre entrée dans la citoyenneté française.

Je suis accompagné à cette occasion de mes collègues élu-e-s : Fabien Robert, adjoint au maire en charge de la culture et du patrimoine, Mariette Laborde, conseillère municipale déléguée à l’égalité femmes-hommes, et Constance Mollat, conseillère municipale déléguée aux dialogues interreligieux et interculturels.

La citoyenneté française, c’est le fait d’appartenir à la même Nation, au même pays, avec les mêmes droits, et avec les mêmes devoirs. Les mêmes droits, c’est notamment la possibilité de voter à toutes les élections. Mais c’est aussi le droit d’être élu : vous êtes désormais électeur et éligible.

Alors que la France est confrontée à des tensions sociales sans précédent, alors que les discours de xénophobie et de haine se répandent sur les réseaux sociaux, dans certains journaux, et même dans la bouche de certains responsables politiques, nous devons être plus que jamais fier de notre diversité.

Cette diversité, c’est notre richesse. C’est la chance de pouvoir s’ouvrir à l’autre, de s’ouvrir à différentes cultures, de s’ouvrir à l’altérité.

Notre diversité, ce sont des opportunités pour notre économie, pour l’exportation, pour le rayonnement de la France dans le monde.

La devise de l’Union Européenne, dont la plupart d’entre vous ont acquis la citoyenneté en même temps que la nationalité française, c’est « Unis dans la diversité». C’est le thème que nous avons choisi pour la soirée d’ouverture de la 3ème Quinzaine de l’égalité, de la diversité et de la citoyenneté, évènement dans lequel s’inscrit la cérémonie d’aujourd’hui.

Cette Quinzaine, ce sont plus de 60 actions, organisées avec de nombreux partenaires : associations, acteurs du champ culturel, mais également d’autres communes (Mérignac, Talence, Pessac) et l’Université de Bordeaux.

Les actions proposées touchent tous les domaines du vivre ensemble : la lutte contre le racisme, avec par exemple Lilian Thuram que nous avons reçu jeudi pour l’inauguration de son exposition à destination des élèves ; la diversité culturelle également, avec cet après-midi ici même un spectacle de ballet venu du monde entier organisé par l’association SCELMAA auquel vous êtes bien entendu invités.

Il y a dans cette Quinzaine de nombreuses actions sur l’égalité femmes-hommes avec une après-midi consacrée aux droits des femmes mardi à la faculté de droit place Pey Berland en présence de Nicole Ameline, ancienne ministre des droits des femmes.

Je ne peux pas vous donner tout le programme que vous pouvez consulter sur le site internet de la ville de Bordeaux.

La devise de l’Union Européenne, « Unis dans la diversité », est le fil rouge de cette Quinzaine de l’égalité. Car comme le dit souvent Alain Juppé, nous sommes tous différents : nous avons des origines différentes, on a pas tous des ancêtres Gaulois ; nous avons des convictions, religieuses ou non, différentes ; nous avons un genre différent, une orientation sexuelle différente…

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Mais ce qui compte c’est ce qui nous rassemble. Ce qui compte, c’est le fait d’appartenir à la même Nation, et d’en partager les valeurs. Les valeurs de liberté, d’égalité, et de fraternité, qui ont été acquises de haute lutte.

En effet, la liberté et l’égalité n’ont pas toujours été la règle: il a fallu attendre 1789 et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen pour que tous les citoyens soient égaux en droit. En tout cas, en principe.

Vous connaissez l’article 1Er de la Déclaration des Droits de l’Homme : «  Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ».

Néanmoins, il faudra attendre encore quelques années pour que les protestants et les juifs, ces derniers étaient considérés comme étrangers avant 1789, accèdent à une citoyenneté pleine et entière.

Il faudra également attendre, assez longtemps, pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, et en particulier, le droit de vote qui n’a été obtenu qu’après la seconde guerre mondiale.

Une autre étape importante pour notre pays a été le vote de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat, qui a donné naissance au principe de laïcité.

On parle beaucoup de la laïcité en ce moment. Certains s’en servent même pour légitimer des discours d’exclusion, qui confinent parfois au racisme et à la xénophobie. Le but étant malheureusement d’exclure une partie de nos concitoyens de la communauté nationale. Par ailleurs, beaucoup de gens, souvent de bonne foi, comprennent mal ce principe. Il est pourtant clair.

La laïcité, c’est un objectif : assurer la liberté de conscience, c’est à dire le fait de pouvoir croire ou ne pas croire, et lorsque l’on est croyant, d’exprimer ses convictions religieuses, dans les limites de l’ordre public et des libertés d’autrui.

C’est exactement ce que dit le texte de la loi de 1905 dans son article 1er « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées dans l’intérêt de l’ordre public. »

Pour garantir cette liberté de conscience, le législateur a trouvé un moyen : la séparation des cultes et de l’Etat. Avant 1905, il y avait 4 cultes reconnus et financés par l’Etat : catholiques, israélites, et deux cultes protestants.

Depuis la loi de 1905, toutes les croyances sont traitées à égalité, dans la neutralité. Dans l’article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».

Cela signifie que la laïcité, dans l’esprit du législateur de 1905, se définit comme l’accueil de la diversité. De la diversité des convictions religieuses, qui sont toutes respectées à égalité par l’Etat, qui se doit d’être neutre. Cela signifie aussi que la République qui est laïque, doit être neutre. La République, pas la société. Pas les citoyennes ou les citoyens. C’est ce qu’a rappelé notre plus haute juridiction administrative, le Conseil d’Etat fin août : chacun est libre de sa religion, de ses convictions, et de l’exprimer, dans les limites définies par la loi.

Alors sachez qu’ici à la Mairie de Bordeaux, quelle que soit votre origine, quelle que soit votre religion, vous êtes les bienvenus dans cette maison commune, dans notre maison commune, qui nous rassemble sous le ciment des mots Liberté, Egalité et Fraternité.

Je vous remercie.

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