Beaucoup de progrès restent à faire pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes dans notre société.
Selon le Ministère des Affaires Sociales, de la Santé et des Droits des femmes[1], le tiers des familles monoparentales est pauvre, et dans plus de 80% des cas ce sont des femmes qui élèvent seules leurs enfants. L’écart de salaire net corrigé est de près de 20% dans le secteur privé, et de plus de 10% dans la fonction publique territoriale. Le taux de chômage est plus élevé de 12%, et les femmes travaillent 4 fois plus souvent à temps partiel. La conséquence se fait sentir
au niveau des retraites qui sont plus faibles de 40%. Enfin, seulement un quart des emplois de Direction dans la fonction publique territoriale sont occupés par des femmes, alors qu’elles représentent 40 % des Administrateurs territoriaux.
Face à ce défi sociétal, l’engagement des collectivités est crucial pour éviter que ne se reproduisent en interne ces inégalités, mais au-delà pour servir d’exemple auprès de l’ensemble des partenaires, acteurs associatifs et opérateurs économiques. C’est pourquoi, la Métropole de Bordeaux a engagé un travail de fond visant à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes. Il s’appuie sur un diagnostic réalisé en 2013, qui a mis en évidence un certain nombre de difficultés :
- une faible mixité avec 75% d’hommes,
- seulement 7% de femmes dans les filières techniques,
- une seule femme Directrice Générale Adjointe (sur 7 postes),
- le tiers des femmes déclarent avoir vécu ou été témoin de sexisme,
- 15 % des hommes ont entendu des propos homophobes.
Ce diagnostic, qui est en cours à la Ville de Bordeaux, a permis d’aboutir sur un plan ambitieux qui s’articule autour de 30 objectifs. Bien que transversal à l’ensemble des politiques métropolitaines, il s’appuie principalement sur une politique de gestion des ressources humaines qui intègre désormais la notion d’égalité dans son fonctionnement même : recrutement, progression de carrière, mixité des emplois, prévention des risques psycho-sociaux et des situations de pénibilité et d’inaptitude, bien-être au travail, conciliation des temps, promotion la parentalité avec, par exemple, information sur le droit de congés paternité, etc. A noter également des actions visant à améliorer le recueil de données genrées ou « monitoring », à diffuser une communication sans stéréotype, à assurer une représentation équilibrée dans les démarches de participation, et à inscrire l’égalité femmes-hommes dans la coopération décentralisée, dans l’aménagement urbain, dans la politique de la Ville et dans la commande publique.
[1] Vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, Chiffres-clés, éditions 2015