Malgré un emploi du temps très chargé ce soir-là avec la remise de la médaille des Justes parmi les Nations à trois « héros anonymes » qui ont contribué à sauver le grand Rabbin de Bordeaux Joseph Cohen en 1943, puis la rencontre de l’ambassadeur d’Israël, Alain Juppé a tout de même souhaité passer saluer les associations LGBT réunies à la Mairie quelques jours avant la Marche des fiertés, pour faire un point deux ans après la création d’une instance de dialogue avec la Ville. Cette réunion a été l’occasion de faire le point sur les nombreux projets engagés suite à la création de ce « groupe contact ».
Déportation : chaque année, les associations déploraient l’oubli des personnes homosexuel-les lors des cérémonies en mémoires des déportés qui se déroulent traditionnellement le dernier dimanche du mois d’avril. Et elles avaient raison, car les historiens établissent aujourd’hui qu’il y a eu plusieurs centaines de déportés français au motif de leur homosexualité (583 porteurs du triangle rose rien que pour le camp de Dachau). C’est pourquoi, la Municipalité a procédé il y a deux ans à l’impression d’une bannière qui reprend tous les symboles avec lesquels étaient identifiés les déportés dans les camps. Celle-ci est présentée chaque année lors des cérémonies.
Modifications administratives nécessaires suite à la loi sur le « Mariage pour tous » : le « groupe contact » a impulsé et assuré un suivi et une veille concernant la mise en œuvre dans le domaine de la petite enfance et des centres d’accueil et de loisirs.
Journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai : la Mairie met à disposition des associations des tentes et une scène pour le village associatif qui se déroule sur les quais. Cette année, la Métropole a fait venir l’exposition « Les couples imaginaires » d’Olivier Ciappa, qui a été exposée sur le village associatif puis dans l’Hôtel de la Métropole. Près d’un millier de personnes sont venus sur le village cette année.
Marche des fiertés : la Ville et la Métropole accompagnent la communication autour de la marche en mettant à disposition une centaine d’espaces d’affichage (Decaux et Kéolis), en prenant un encart dans le magazine de la marche et en mettant à disposition un village associatif qui sera cette année place de la Victoire. A l’occasion de la marche, qui se déroulera le samedi 13 juin à partir de 14h place Gambetta, la porte de Bourgogne sera illuminée aux couleurs de l’arc-en-ciel, symbole international de la tolérance, devenu l’emblème de la lutte contre les homophobies.
D’autres actions ont également été réalisées, par exemple dans le cadre de la Quinzaine de l’égalité en novembre dernier, ou sont en cours, comme la formation des agents. Les plans de lutte contres les discriminations de la Ville et de la Métropole auront un volet spécifique pour lutter contre l’homophobie. Car comme disait Montesquieu, « Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous ». L’homophobie, comme le sexisme, les racismes, l’antisémitisme et toute autre forme de rejet de l’Autre et des différences, nuit gravement à notre cohésion sociale et à notre unité nationale. Lutter contre ces fléaux participe de la construction d’une société inclusive, apaisée et rassemblée, ou chacune et chacun puisse trouver sa juste place de citoyenne et de citoyen, avec ses droits, et avec ses devoirs qui en sont le corollaire.