Dans le contexte de montée des violences et de l’insécurité à Bordeaux, nous réclamons depuis des mois une politique claire et efficace pour lutter contre ce phénomène. Le projet de mandature présenté le 30 mars est en total décalage avec les actions mises en place, ainsi qu’avec le budget 2021, qui baisse les moyens de la police municipale de 49% !
Le projet de mandature aborde timidement la sécurité, cette question si importante étant reléguée à la fin du document. Il prévoit « d’améliorer la coordination des actions entre la police nationale et la police municipale » en signant des « conventions partenariales ». Pourtant, c’est tout l’inverse qui est fait : Pierre Hurmic a en effet refusé de signer le contrat de sécurité intégré par l’État. Ce contrat est pourtant extrêmement intéressant pour les villes, car il garantit des moyens supplémentaires en contrepartie d’un engagement des collectivités à recruter des policiers municipaux et à déployer des caméras de vidéoprotection. Toulouse l’a déjà signé, et Dijon, Arles, Nantes et Lyon, qui est aussi une municipalité écologiste, y travaillent.
C’est peut-être la question de la vidéoprotection qui chagrine la municipalité, mais il y a là encore un écart flagrant entre les discours et les actes : le projet de mandature prévoit en effet de « mieux déployer le réseau de vidéoprotection pour aider les interventions des forces de police et de secours, pour soutenir les missions de maintien de l’ordre et pour aider aux enquêtes judicaires ».
Pourtant lors du dernier Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, un moratoire et un audit sur la vidéoprotection ont été annoncés. De nombreuses études ont pourtant démontré son utilité, notamment l’augmentation sensible du taux d’élucidation des crimes et délits.
Le budget d’investissement de la police municipale, qui permet le déploiement et l’entretien de la vidéo-protection est sabré : il passe de 347 0001 euros en 2020 à 176 401 euros en 2021, soit une baisse de 49%. Contrairement aux annonces qui ont été faites, seulement 10 policiers municipaux sont inscrits aux tableaux des effectifs en annexe du budget 2021.
Cela démontre qu’au-delà des discours tonitruants du type « il faut du bleu dans les rues », le recrutement et l’équipement de protection de nos policiers municipaux, qui mettent en jeu leur vie, ainsi que la vidéoprotection, ne sont malheureusement pas les priorités de la majorité bordelaise !