Aucun des colistiers d’Alain Juppé n’est présent sur sa liste pour représenter une communauté ni un mode de pensée, quel qu’il soit. Il s’agit d’un engagement citoyen pour servir l’intérêt général, au-delà de sa propre « identité ». Le parcours de chacun est singulier. Mon engagement date de 1997, lorsque j’ai été élu président de « For’Hommes », seule association gaie de Bordeaux. Je n’avais alors que 18 ans. Deux ans plus tard, j’ai fondé la Maison de l’homosocialité, premier centre LGBT de la ville, qui fut une des rares associations de l’époque à défendre le mariage, ou du moins une union civile avec les mêmes droits. Les autres associations s’étant résignées pour la plupart à un contrat avec des droits restreints, comme le CUS (contrat d’union social) et autre PIC (pacte d’intérêt commun).
En 2001 j’ai décidé de quitter cette aventure pour exercer mon métier de kiné. Mon engagement citoyen ne s’arrêtant pas aux questions LGBT, je fus à l’origine en 2004 du système de garde régional de kinésithérapie respiratoire pour les nourrissons, le « Réseau bronchiolite ». Ce réseau est aujourd’hui une association conventionnée avec l’Agence régionale de santé, qui regroupe 1200 professionnels et 10 hôpitaux. Plusieurs milliers de nourrissons bénéficient chaque année de ses services lors des gardes. Des centaines de malades chroniques, atteints par exemple de maladies lourdes comme la mucoviscidose, sont pris en charge par des équipes pluridisciplinaires du réseau, avec pour conséquence l’amélioration de leur qualité de vie et la diminution des hospitalisations. Cet engagement professionnel s’est poursuivi par mon élection comme président de l’Ordre des kinés en 2011 et comme secrétaire général national de mon syndicat en 2013.
Depuis 2001, et malgré une vie professionnelle intense, je n’ai jamais cessé de m’engager pour l’égalité des droits, même si ce fut plus discret qu’auparavant. En particulier, j’ai participé à la mise en œuvre de l’association centriste Centr’Egaux en Aquitaine, dont j’ai été vice-président national et reste encore aujourd’hui délégué régional. Cette association, membre du Girofard, participe tous les ans à la Marche des fiertés et a bien sûr défilé à plusieurs reprises en faveur du « mariage pour tous ». La réflexion qu’elle porte a alimenté le programme électoral du Mouvement Démocrate ces 5 dernières années, ainsi que le projet d’Alain Juppé pour les élections municipales. En effet, la promotion de l’égalité constitue à nos yeux une priorité politique pour maintenir notre cohésion sociale. Le sociologue bordelais François Dubet a montré dans le dernier ouvrage qu’il a dirigé (Pourquoi moi ?, ed. Seuil) que les discriminations, qui concernent potentiellement 60% des personnes interrogées selon divers sondages, étaient en partie responsables du délitement de notre cohésion sociale. Elles rendent par exemple beaucoup plus difficile l’accès à l’emploi des jeunes issus de l’immigration, créant une « assimilation segmentée », favorisent les dépressions et les suicides, ainsi que le repli communautaire et la montée du fondamentalisme religieux. Lutter contre les discriminations, c’est donc défendre l’intérêt général et défendre notre modèle social, socle de notre pacte républicain. C’est la raison pour laquelle je me suis rendu à la manifestation contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie organisée place Jean Moulin le 8 février dernier, à l’initiative notamment de la LICRA, la LGP Bordeaux et de SOS Racisme (photo).
Mais au-delà des personnes et de leurs parcours, ce qui compte ce sont les actes, ainsi que les projets qui les précèdent. En ce sens, les déclarations et le programme d’Alain Juppé ne peuvent que me convaincre, si c’était encore nécessaire, de sa volonté de promouvoir l’égalité et la lutter contre toutes les discriminations. Sur les questions LGBT en particulier, les réponses faites au questionnaire de la LGP-bordeaux sont sans la moindre équivoque : http://www.lgpbordeaux.net/wordpress3/wp-content/uploads/2014/01/reponses-municipales-2014-bordeaux-alain-juppe2.pdf
Alain Juppé a en outre reçu les associations LGBT lors d’un petit déjeuner le lundi 3 février pour leur redire son rejet de toute forme d’homophobie ou d’attitude discriminatoires, et rappeler les actions entreprises par la municipalité pour les aider (dont la dernière en date qui est la mise à disposition des panneaux d’affichage de la Ville pour annoncer la Marche des fiertés). Le projet du Maire est également très clair dans ses objectifs : vigilance contre les discriminations de tous ordres, mise en place d’un plan de lutte contre les discriminations, création d’une mission « égalité » au sein de la direction générale des services de la Ville : http://www.juppe2014.fr/media/Bordeaux2014-2020.pdf
Ces propositions seront détaillées par Alain Juppé lors du forum « diversité » le 22 février prochain à 16h salle Pierre Tachou à Bacalan.
Alors, quand on me demande si je suis à l’aise sur cette liste, je réponds oui. Parce que ce qui compte à mes yeux, c’est le projet, auquel adhérent tous les colistiers, et la politique qui sera menée ensuite. Effectivement il y a des personnes qui n’ont pas les mêmes opinions que moi. Et alors ? Un débat national n’a aucun impact sur la gestion d’une ville. Et comme Alain Juppé, je fais un rêve : peut-être qu’à mon contact, et grâce à un dialogue respectueux de chacun, ceux qui ne sont pas d’accord avec moi évolueront sur leur position.
J’apprécie beaucoup ton article, très bon travail
J’aimeJ’aime